vendredi 31 août 2012

Hommage à Gilberte Tilly

Le 13 juin 2009 à Orroir

Gilberte Tilly est une personnalité hors du commun, qui apportait un témoignage important, du fait de sa rareté et de sa valeur humaine. Comment peut-on traverser une horreur pareille à celle des camps de concentration, comment peut-on se reconstruire, survivre, après avoir été confronté à une telle expérience ?

Lors de ses nombreux passages à Orroir aux cérémonies du Drapeau éternel, Gilberte Tilly livrait une partie de ses réponses.

En 2009, lors d’une conférence à la salle des fêtes de Mont-de-l’Enclus, Gilberte Tilly avait racontant son parcours, son chemin de vie. Témoignage essentiel, pour la leçon de vie qui l’accompagne, mais aussi afin de perpétuer la mémoire. En 2009, où l’on célèbre tristement les 75 ans de l’accession du nazisme au pouvoir, il était indispensable de rappeler que l’extrême-droite, quelle qu’en soit la forme, est toujours pernicieuse et dangereuse. Aujourd’hui encore, plus que jamais.

Le 13 juin 2009 : à Orroir, Gilberte Tilly témoigne devant
la plaque commémorative des disparus dans
les camps d'extermination
(dont Agnès Dogimont exterminée à Ravensbrück)

En 1940, Gilberte à 15 ans quand la guerre éclate.... Immédiatement, elle se met au service de la Résistance.

Son rôle consistait principalement à récolter le plus de renseignements sur la base aérienne de Chièvres.

Malheureusement, à la suite d'une dénonciation par des collaborateurs Rexistes de la Ville, elle a été arrêtée, avec 2 autres résistants, dans la nuit du 13 et 14 septembre 1943.

Après avoir été transférée dans la prison de Mons puis à la prison de Bruxelles..., c'est là qu'au nom du Führer, le grand conseil de guerre de la Luftwaffe la condamna à la peine de mort pour espionnage.

Quelques semaines plus tard, on lui annonça son départ pour l'Allemagne... et plus précisément à Ravensbrück, le ravin de la mort !

Voilà ce que Gilberte Tilly en disait : « (...) Vous ne sauriez comprendre ce que ce mot Ravensbrück évoque encore aujourd'hui dans mon esprit. De tout ce que j'avais vu, de tout ce que j'avais subi de la part des nazis avant mon arrivée. Ravensbrück était le bouquet: misères, souffrances, froid, horreur, mort...! Les camps d'extermination étaient le symbole absolu de l'horreur, des grandes machines à tuer. Pour les nazis l'extermination devait être totale et toutes les cendres dispersées. A Ravensbrück elles étaient jetées dans le lac! (...) Nos gardiens nous ont remis aux mains des S.S., à l'entrée du camp sous le panneau "Arbeit macht Frei". Dès cet instant nous suffoquions, car une odeur nous prenait à la gorge. D'une haute cheminée sortaient des flammes rougeâtres. Nous pouvions penser d'abord qu'il s’agissait de la cuisine. Nous devions apprendre le lendemain que cette cheminée était celle du four crématoire et nous étions terrifiées à la pensée qu'un jour peut-être proche, nos pauvres corps déjà épuisées, alimenteraient ce brasier immonde! Des 32 femmes qui composaient notre convoi à notre départ de Bruxelles, deux seulement sont rentrées en Belgique: Madame Josée Van Durme de Waterloo et... moi-même (...) ».


En août 2009 pour un témoignage, en compagnie du président Jean-Paul Béghin

Gilberte a été affamée, torturée, soumise à des expériences médicales.... Grâce à la solidarité entre détenues, une volonté sans faille et à deux doctoresses prisonnières, une polonaise et une tchèque qui lui faisaient des piqûres procurées frauduleusement, au risque de leur vie afin de "soutenir son cœur", Gilberte a échappa miraculeusement à la mort.


Le 11 juin 2011 à Orroir : Gilberte Tilly écoute son message
que lisent les enfants du "Relais de la Mémoire"
Le 11 juin 2011 à Orroir : Gilberte Tilly et son mari, Alphonse Wilmotte

A plus de 80 ans, Gilberte apportait son témoignage, principalement auprès des jeunes dans les écoles. Elle invitait à ne jamais oublier le sacrifice de ceux qui ont donné leur vie, résistants et soldats, pour que nous puissions vivre LIBRES : « CELUI QUI NE SE SOUVIENT PAS DU PASSE EST CONDAMNE A LE REVIVRE », disait-elle sans cesse.

Ce témoignage est signé Jean-Paul Béghin, président du Comité et du Relais de la Mémoire de Mont-de-l'Enclus et membre de Pro Belgica Hainaut. Nous l'en remercions ainsi que pour les documents photographiques qu'il nous a transmis et qui appartiennent à Jean-Marc Desseyne, Philippe Duponcheel et Laetitia Busine.

vendredi 24 août 2012

1830 à Fleurus

Disposant déjà d'une garde civique, Fleurus a décidé de créer, au moment où éclate la Révolution, une garde bourgeoise, placée sous les ordres de M. Preumont père. Composée de quatre compagnies en son sein, elle totalisait environ 400 hommes. Les deux gardes ont dans les premiers jours effectué des patrouilles. Ces missions ont notamment permis l'arrestation de soldats hollandais porteurs de dépêches.

Dès le début de la Révolution, une ambiance patriotique a coloré la ville de Fleurus. Ainsi, les autorités ont décidé de placer aux clochers des églises le drapeau tricolore. Suite à une réunion des notables de l'arrondissement de Charleroi à Gilly, il a été décidé que les couleurs brabançonnes seraient portées à la boutonnière, mesure s'appliquant naturellement à Fleurus.

C'est un volontaire, Adrien Rosart, qui a été chargé de faire le voyage depuis Bruxelles pour demander de l'aide aux habitants de Fleurus. Charles Boucher, originaire de Namur, a alors annoncé au café Delgouffre qu'il partait tout de suite à Bruxelles. Le lendemain, près d'une soixantaine d'habitants fleurusiens sont partis le rejoindre avec Jean-Joseph Sauvelon comme porte-drapeau. 

La suite de l'aventure des volontaires fleurusiens est racontée avec détails dans le livre de Victor Ernest "Les Volontaires de Carolorégie en 1830" paru en 1930 :

« L'arrivée à Bruxelles du premier contingent de Fleurus fut retardée par la rencontre à Waterloo d'une brigade de la maréchaussée que les volontaires désarmèrent après un combat au cours duquel l'un des volontaires, Renaud Antoine, ouvrier tisserand, fut blessé d'un coup de baïonnette, ce qui ne l'empêcha pas de continuer avec ses frères d'armes et de se distinguer encore au cours des combats du parc. Quant aux gendarmes, ils avaient été désarmés, ce qui fit la joie de quelques volontaires encore sans arme.

Caveau de la famille Fichetet, dans lequel se trouve Jean, François, Victor Fichetet (1810-1885), combattant de 1830 et décoré de la Croix de fer


A leur arrivée à Bruxelles, les volontaires fleurusiens retrouvèrent à la porte de Hal le capitaine Boucher qui se mit à leur tête et les conduisit au feu, suivant les ordres du général J. Van Halen, avec qui il s'était mis en rapport et avait annoncé le renfort fleurusien. Vander Meulen signale combien cette arrivée successive de volontaires du Hainaut réconforta les combattants bruxellois et stimula leur courage.

Boucher se rendit immédiatement vers le parc où le danger était le plus grand : "Quiconque osait se montrer et n'était pas arbitré, était bientôt atteint, tué ou blessé". Là le capitaine Boucher de Fleurus se fit remarquer par son audace. Il avait un commandement à l'extrême de la rue Royale, vers l'ancienne place de Louvain. Dès le premier jour, il voulut vers 6 heures, tenter de son chef, une attaque contre le parc. Il y pénétra, mais selon l'usage, il ne fut d'abord que faiblement suivi et bientôt après, presque abandonné. Resté seul, pour ainsi dire, exposé pendant plus d'une demi-heure à tout le feu de l'ennemi, il tua de sa propre main un grenadier qui s'approchait pour le saisir. Il fit trois tentatives pour s'emparer du parc, mais elles furent repoussées.

Le dimanche 26 septembre, le général Juan Van Halen décida qu'un nouvel et grand effort était nécessaire. Il établit vers 8 heures ses réserves entre la banque et la barricade de la Montagne du Parc, ordonna une attaque générale et chargea le major Kessels de diriger l'attaque vers le haut de la montagne. Kessels fit venir une pièce d'artillerie qui se trouvait posée dans la rue du Treurenberg et concentra sur le haut de la Montagne du Parc, un noyau d'hommes décidés. Van Halen voulut encourager les volontaires, mais il ne put parvenir à en rassembler un nombre suffisant pour marcher cette expédition, tant le péril paraissait imminent. Kessels se mit à la tête d'un petit nombre d'hommes décidés, parmi lesquels se trouvaient Boucher et les volontaires de Fleurus.

Le commandant en chef Van Halen doit se trouver au coin de la Montagne du Parc, où les tirailleurs, sous les ordres du capitaine Boucher, ancien officier de l'armée française, décoré, ont fait des prodiges de valeur en se précipitant dans les maisons encore occupées par les soldats. Le Courrier des Pays-Bas, dans ses numéros des 27 et 29 septembre, rendit hommage à Boucher et à ses hommes. A 1h, toute la lignée de maisons de la rue Royale était aux mains des Belges. Mais les Hollandais s'apercevant que leur centre était dépourvu d'artillerie, résolurent de faire une tentative sur ce point, pour séparer la ligne ; ils commencèrent l'attaque sur ce point par leur artillerie, et essayèrent vainement de déloger les nôtres.

Tombe d'Hubert Martougin (1810-1899), combattant de 1830


Peu après, le général en chef ordonna d'aller s'emparer du canon et des caissons que l'on voyait abandonnés à l'entrée du parc. Kessels et le capitaine Boucher réunirent 23 hommes déterminés et cette petite troupe se porta au pas de course en face de l'escalier de la bibliothèque, où se trouvaient les caissons adossés à la haie du parc. Un feu épouvantable fut vomi sur eux. Ils tombaient un à un, les survivants continuant cette besogne au milieu de cet ouragan de balles. Enfin, ils parvinrent à dégager les caissons et les entraînèrent vers les escaliers de la bibliothèque. Ils étaient partis 23, ils n'étaient plus que 6... Ils avaient été renforcés par le second contingent de volontaires, parti de Fleurus le 25 au matin et arrivé le soir du même jour.

Vers midi, des colonnes de fumée couvrirent tout à coup le parc, et au même moment, on vit briller des flammes. Il en résulta une grande inquiétude, mais on apprit ensuite que ce n'était pas le palais des Etats généraux qui brûlait, mais bien le vaste hôtel Torrington, qui y est attenant, ainsi que les bâtiments voisins.

La nuit du 26 au 27 se passa à renforcer les travaux de préparation des attaques qui devaient être livrées le lendemain, mais ces préparatifs furent inutiles car lorsque sonna le branle-bas aux premières heures du 27, les Belges purent pénétrer librement dans le parc. Les Hollandais avaient mis la nuit à profit pour l'évacuer. Le gouvernement provisoire, voulant reconnaître les prodiges de valeur de Boucher et des Volontaires de Fleurus, nomma le premier officiellement commandant et le chargea de lever des corps francs. Ces corps francs avaient pour instruction de harceler l'ennemi dans sa retraite, de l'observer et de l'inquiéter sur ses flancs et sur ses derrières.

Après les combats de Bruxelles, les Volontaires de Fleurus furent chargés de la garde du palais du Roi, dont ils prirent possession au nom de la Nation. Ils couchèrent alors dans les salons dorés dont ils foulèrent les riches tapis. Mais ils n'y restèrent pas longtemps, désireux de prendre part aux nouveaux combats qui marquèrent la retraite des Hollandais vers Louvain et Anvers. Ils se distinguèrent notamment à Lierre, Waelhem et Berchem. Leurs exploits furent commentés comme avaient été ceux des journées de Bruxelles. Et les annales des diverses campagnes qui suivirent portent de nombreuses traces de l'audace de Boucher et de ses ardents compagnons de Fleurus. »

Les volontaires ont été accueillis à Fleurus avec ferveur et le vin d'honneur a été servi à l'hôtel de ville en cette occasion. De nombreux habitants des villages voisins avaient d'ailleurs fait le déplacement. Moins d'un an plus tard, Fleurus a une nouvelle fois contribué a repoussé les Hollandais lors de la Campagne des Dix-Jours en 1831. En effet, le premier ban de la garde civique a été appelé à combattre et fut placé sous les ordres du capitaine Hubert Bayot.

Drapeau d'honneur de Fleurus


Suite à l'implication de Fleurus dans la Révolution, la ville figure parmi les communes a avoir reçu un drapeau d'honneur des mains du roi Léopold Ier en 1832. La délégation qui est allée chercher ce drapeau était composée du bourgmestre Jean-Jacques Gailly et des volontaires François Rudilan, Jean-Joseph Gonne et Anselme Piton. Ce drapeau est aujourd'hui conservé au premier étage de l'ancien hôtel de ville. Des volontaires fleurusiens ont également été décorés par la Croix de fer, instaurée en 1833 pour récompenser ceux qui ont oeuvré en faveur de la Révolution belge. Il s'agit de Charles Boucher, Jean-Joseph Gonne, Victor Fichefet, Renaud Antoine, Louis Senterre et M. Virgin. Le drapeau qui a servi aux volontaires lors de leurs combats se trouve, lui, dans les collections du Musée de l'Armée.

Lors des Fêtes du Cinquentenaire de la Belgique en 1880, Jean-Joseph Sauvelon, porte-drapeau des volontaires de Fleurus, faisait partie du cortège historique des volontaires, aidé par ses deux fils. Il a d'ailleurs été peint avec son drapeau par Camille Van Camp dans un tableau intitulé "Episode de la fête patriotique célébrée à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de la Belgique, 16 août 1880". Ce tableau s'est trouvé un certain temps au Palais de la Nation.

Vincent Leroy, président de Pro Belgica Hainaut
Valentin Dupont, secrétaire de Pro Belgica Hainaut

dimanche 19 août 2012

Bravo les Belges!

Nos sportifs envoyés aux Jeux Olympiques de Londres ont rapporté au pays trois médailles. Charline Van Snick a remporté notre première médaille, le premier jour des compétitions, avec du bronze en judo dans la catégorie des moins de 48 kilos. Lionel Cox, sportif amateur et employé à la Région Bruxelles-Capitale, a créé la surprise : il a remporté la médaille d'argent en tir à la carabine à 50 mètres couché. Et Evi Van Acker a remporté une médaille de bronze dans la catégorie Laser Radial en voile.





C'était l'objectif minimum du COIB et c'est mieux qu'à Pékin en 2008 avec deux médailles, même si une était en or. Mais les médailles ne sont pas les seuls éléments qui comptent. D'autres sportifs belges se sont illustrés même sans obtenir de médaille : Hans Van Alphen termine 4ème du décathlon, Tia Hellebaut s'est classée 5ème du saut en hauteur tout comme Ilse Heylen en judo pour les moins de 52kg, Kim Clijsters au tennis, Jolien D'Hoore en omnium féminin ou encore l'équipe masculine de hockey. Sans oublier les frères Kevin et Jonathan Borlée, respectivement 5ème et 6ème du 400 mètres, et qui ont aussi permis au relais 4x400 mètres de se positionner 6ème avec Antoine Gillet et Michael Bultheel. Certains de ces athlètes feront tout pour faire mieux à Rio en 2016.

N'oublions pas que le 29 août ce sont les Jeux Paralympiques qui commencent. Il est tout aussi important de soutenir nos divers athlètes qui participeront aux compétitions, eux aussi porteront haut les couleurs de la Belgique !

Au football, la Belgique l'a emporté 4 à 2 dans un match amical contre les Pays-Bas. Avant ce match, nos Diables Rouges avaient lancé un défi à leurs supporters : colorer le pays en rouge, partout où les Néerlandais passeraient. Les supporters ont répondu nombreux à l'appel, et n'ont pas hésité à arborer aussi parfois du noir et du jaune pour compléter nos couleurs nationales !


lundi 13 août 2012

L'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg


La présence d'un lieu de culte à l'emplacement actuel de l'église est attesté à partir du XIIème siècle. Deux hypothèses circulent concernant son origine : une chapelle du château des comtes de Louvain ou une église jouxtant un hôpital pour pèlerins à côté du château. La seconde semble plus vraisemblable et expliquerait pourquoi Saint-Jacques aurait été choisi.

Au fil du temps, le Coudenberg, signifiant "colline", devient un haut lieu du pouvoir. Les ducs de Bourgogne effectuent de nombreux travaux d'embellissement. L'empereur Charles Quint décide d'ériger une chapelle gothique et l'ancienne église paroissiale disparaît. Sous les archiducs Albert et Isabelle, la Cour s'installe au palais du Coudenberg, coïncidant avec une nouvelle série de travaux. Mais en 1731, le site est ravagé par un terrible incendie. La chapelle est épargnée, mais elle subsiste entourée de ruines qui attendront plusieurs années avant de disparaître.




En 1774, le prince Charles de Lorraine mène à bien un projet global pour l'ancien palais et ses alentours. Ce projet verra la construction de quatre hôtels, qui formeront plus tard, rassemblés, le Palais Royal, et bien sûr de l'actuelle Place Royale. L'ensemble est marqué par un goût pour le néoclassique. C'est pourquoi la chapelle gothique de Charles Quint a été démolie.


Les bâtiments de la Place Royale ont été dessinés par les Français Jean-Benoît-Vincent Barré et Barnabé Guimard. L'édification de l'église Saint-Jacques a débuté en 1776 et s'est terminée en 1787. L'intérieur a été conçu par Louis Montoyer. Les six colonnes corinthiennes et le fronton sont censés évoqués un temple de style gréco-romain. Et l'édifice sera bel et bien modifié en Temple de la Loi (puis Temple de la Raison) durant la période d'occupation française, avant d'être rendue au culte catholique en 1802.

L'aspect actuel de l'édifice sera achevé quelques années plus tard. En effet, en 1849, la coupole-clocher en bois a été installé par Tilman-François Suys. Quatre années plus tard, le fronton a été décoré par une fresque, La Vierge consolant les Affligés, par l'artiste peintre belge Jean Portaels. C'est également à cet artiste que l'on doit les deux tableaux installés aux extrémités du transept : La Crucifixion et La Croix. Le haut du fronton est affublé de trois statues du sculpteur Egide Mélot : Saint-Jean (gauche), Saint-Jacques (centre) et Saint-André (droite).


Le 21 juillet 1831, S.M. Leopold I, Roi des Belges, prêta le serment constitutionnel sur ce parvis

Le 21 juillet 1831, c'est sur le parvis de l'église, où une estrade a été disposée, que Léopold Ier a prêté le serment constitutionnel et est devenu le premier Roi des Belges. Une plaque commémorant l'événement a été apposée. Tous les 21 juillet, jour de la Fête Nationale depuis 1890, les quatre cloches de l'église sonnent à toutes volées alors que le Souverain arrive sur la Place des Palais pour le défilé.

La loge royale


La proximité avec le Palais Royal, en a fait une paroisse royale. Un passage relie d'ailleurs directement la loge royale - où les membres de la famille royale pouvaient venir s'y recueillir à l'abri des regards - aux jardins du Palais. Des bancs royaux se trouvent également dans le chœur. C'est là qu'ont été baptisés les enfants d'Albert Ier et d'Elisabeth : le futur roi Léopold III (1901), le prince Charles (1903) qui deviendra Régent de 1944 à 1950, et la princesse Marie-Josée (1906) qui sera pendant un mois reine d'Italie. Léopold et Astrid feront de même avec leurs enfants : les futurs rois Baudouin et Albert y sont baptisés respectivement en 1930 et en 1934, ainsi que la princesse Joséphine-Charlotte, qui deviendra grande-duchesse de Luxembourg (1927). Princes de Liège, Albert et Paola, seront le dernier couple à suivre cette tradition avec le prince Philippe en 1960 et la princesse Astrid en 1962.


Baptême du futur roi Baudouin en 1930 (© Le Soir Illustré)


Baptême du prince Philippe en 1960

C'est également dans ce lieu qu'ont été célébrées les funérailles, à quelques mois d'intervalles, du prince-régent Charles et du roi Léopold III en 1983. Le choix du lieu s'explique par la volonté de ne pas donner un trop grand cachet officiel à deux personnalités que la classe politique et la plupart des Belges avaient préféré oublier. Mais ce n'était pas la première fois que des funérailles de membres de la famille royale s'y sont tenues puisque ce fut le cas pour le comte et la comtesse de Flandre, parents du roi Albert Ier, décédés respectivement en 1905 et 1912.


Obits (de haut en bas) du roi Léopold Ier, du roi Léopold II et du roi Albert Ier


Obits (de haut en bas) du prince-régent Charles, du roi Léopold III et du roi Baudouin


Obits des comtes de Flandre, parents du roi Albert Ier. Avec (de haut en bas) le prince Philippe de Belgique, frère cadet du roi Léopold II, et la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen

C'est d'ailleurs dans ce lieu que sont conservés les obits des rois Léopold Ier, Léopold II, Albert Ier, Léopold III, Baudouin et du prince-régent Charles, ainsi que ceux des parents du roi Albert Ier. L'église sert également de diocèse pour les Forces armées et on peut trouver en son sein une plaque commémorant des victimes de la première guerre mondiale.



Texte : Valentin Dupont, secrétaire de Pro Belgica Hainaut
Photos : Yves Roland, porte-drapeau de Pro Belgica

mercredi 8 août 2012

Agenda

Jeudi 23 août 2012 : Commémoration de la bataille de 1914 par la Ville de Mons

Samedi 1er septembre 2012 : 5ème Journée Nationale des porte-drapeaux à Bruxelles

Lundi 3 septembre 2012 : Commémoration de la Libération de la Ville de Leuze-en-Hainaut (hommage à la stèle des libérateurs à 16h45, appel aux morts à la chapelle des fusillés à Chapelle-à-Oies, dépôts de fleurs au monument aux morts de Leuze-en-Hainaut)

Mardi 4 septembre 2012 : Hommage au monument belgo-luxembourgeois de la brigade Piron (parc des Muses à Molenbeek)

Samedi 8 septembre 2012 à 11h : Commémoration de la Libération au monument aux morts d'Anderlecht

Samedi 15 septembre 2012 : Commémoration à Morlanwelz de la révolution belge avec les Volontaires 1830

Samedi 8 septembre 2012 : Journée Nationale des porte-drapeaux à Perwez

Samedi 22 septembre 2012 : Commémoration du 182ème anniversaire de la révolution belge à la Colonne du Congrès et à la place des Martyrs + défilé historique des Volontaires 1830 vers la grand-place de Bruxelles (org: Pro Belgica, Ville de Bruxelles et Volontaires 1830 Bruxelles)

Samedi 20 octobre 2012 : Journée Nationale de la Ligue Royale des Vétérans du roi Léopold III

Samedi 27 octobre 2012 : Repas annuel de la section de Florennes du Mouvement Dynastique

Samedi 10 novembre 2012 : Repas annuel de la section de Laeken du Mouvement Dynastique

Dimanche 11 novembre 2012 : Fête de l'Armistice

Jeudi 15 novembre 2012 : Fête du Roi

Samedi 23 février 2013 : Hommage à la statue du roi Albert Ier à Tournai, suivi du repas annuel de la section Ath-Tournai-Mouscron du Mouvement Dynastique

Mercredi 1er mai 2013 : 2ème excursion annuelle de Pro Belgica Hainaut

Vendredi 3 mai 2013 : Last Post à Ploegsteert avec les porte-drapeaux des associations qui le souhaitent (28 en 2012)

Samedi 15 juin 2013 : Cérémonie du Drapeau Eternel à Orroir organisée par le Comité de la Mémoire de Mont-de-l'Enclus.

Un grand MERCI à toutes les personnes qui nous ont envoyé ces informations!

lundi 6 août 2012

Pro Belgica à Nieuport

Ce dimanche 5 août, Jacqueline de Montjoye et Yves Roland, respectivement présidente de Pro Belgica et porte-drapeau de Pro Belgique, étaient présents à Nieuport au 77ème Hommage National au Roi Albert Ier et aux Héros de l'Yser. La cérémonie s'est tenue au sein de l'imposant mémorial érigé en mémoire du souverain décédé en 1934, et ce en présence notamment d'un Représentant du Roi.


Le Représentant de Sa Majesté le Roi
Le Roi et la Reine avaient envoyé une couronne de fleurs, à l'instar de Pro Belgica
Notre fidèle porte-drapeau

La journée était également marquée par d'autres cérémonies : au Monument Britannique avec une allocution de l'Ambassadeur du Royaume-Uni, au Mémorial de la 81ème D.I.T. Française et au Monument de l'Yser.

Au Monument Britannique
Au Mémorial de la 81ème D.I.T. Française
Au Monument de l'Yser, où on peut apercevoir notre présidente, Jacqueline de Montjoye

Merci à Yves Roland, porte-drapeau de Pro Belgica, pour ses photos

jeudi 2 août 2012

Coup de gueule de notre secrétaire général

D’ici un peu plus de deux ans, la Belgique ainsi que de nombreux pays européens commémoreront le centième anniversaire du début de la « Grande Guerre ». L’ultimatum adressé à la France le 1er août 1914 fut suivi le 2 août de celui remis par l’ambassadeur d’Allemagne à notre ministre des Affaires Etrangères. Le 3 août, à la demande du roi Albert, le roi Georges V déclara publiquement que la Grande-Bretagne interviendrait, si nécessare, comme garante de la neutralité belge. L’invasion des troupes allemandes, le 4 août, suivit de peu la décision prise par le gouvernement, au cours d’un Conseil de la Couronne présidé par le Roi, de résister à l’envahisseur.

Quiconque s’intéresse un peu à l’histoire de la Belgique, sait que les Allemands ont franchi la frontière à hauteur de Liège et ont attaqué sa position fortifiée dont le fort de Loncin explosa sous l’effet d’un obus de 420 mm, le 15 août 1914 ensevelissant dans ses décombres plus de 300 défenseurs. A l’heure actuelle, l’ancien fort de Loncin est devenu un cimetière militaire dont on parle très peu mais qui reste la preuve de la résistance aux Allemands.

Si l’Yser et la guerre des tranchées sont un symbole de la guerre 14-18, en Belgique, il ne faut pas oublier les réalités et les horreurs que connurent tous les Belges aux quatre coins du Pays durant cette « Première Guerre mondiale ». Les assassinats de civils (Louvain, Tamines, Dinant, …), les incendies criminels (la Bibliothèque de Louvain), les exécutions de patriotes par l’ennemi, le régime impitoyable imposé par le gouverneur militaire allemand von Bissing, la peur incontrôlée de nos compatriotes, le travail imposé en Allemagne, la justice aux mains des occupants, etc. font que la guerre ne fut pas que celle des tranchées de l’Yser.

Une fois de plus, je dois m’insurger contre certaines interprétations de l’Histoire et ne peux admettre que le ministre-président du gouvernement flamand veuille limiter au « Flanders Field Declaration » la commémoration de ce chapitre de l’Histoire de Belgique, notre pays, qu’il omet volontairement de citer parmi les nations ayant participé aux combats de l’Yser.

Belges, réagissons à une mainmise intempestive du « communautaire » dans un domaine qui intéresse et concerne toute la population. En 1918, ce ne sont pas des autorités flamandes qui ont été invitées par les Chefs d’Etat étrangers en signe de remerciement mais bien le Roi Albert Ier, représentant la Belgique tout entière.

Editorial d'Albert Paternostre, secrétaire général de Pro Belgica, paru dans la revue Pro Belgique n°2/2012